Les premiers âges 

 

La Préhistoire semble bien n’avoir laissé aucune trace sur le sol de Saint-Sulpice-en-Pareds. C’est vraisemblablement à l’époque Gallo-Romaine (IIIème et IVème siècles) que remonte l’origine première de notre Saint-Sulpice d’aujourd’hui, avec la fondation, à l’emplacement du bourg actuel, d’un domaine appelé « Barabin » du nom de son propriétaire. La « Court Barabine » occupait le centre de la Paroisse, au pied même du clocher. Son hostel et hébergement noble avaient pour limites l’église, le cimetière et la métairie du Prieuré. Lequel domaine s’est appelé successivement « La Borabinière » ou « La Borabinerie » avant de prendre le nom, au début du Moyen-Âge, de Saint-Sulpice, Evêque de Bourges. Saint-Sulpice, oui, mais lequel ? Il y en a eu deux : St Sulpice le Sévère (584-591) ou St Sulpice le Pieux (617-644). La tradition pencherait plutôt pour le premier, mort un 29 janvier, dans la mesure où la Paroisse a toujours célébré ce jour là, la Fête de son Saint Patron mais rien ne permet de l’attester vraiment. Faut-il y voir, de même, un lien éventuel avec le fait que la localité était située, à l’époque sur le passage de l’ancienne voie romaine qui reliait Bourges aux Sables-d’Olonne ? 

 

Du Moyen-Âge à la Révolution

 

Durant quatre siècles (du IXème au XIIIème), notre St-Sulpice ne se distingua pas particulièrement des 46 autres St-Sulpice de France. Il s’appelait St-Sulpice tout court ou selon la version du temps, Sanctus Suplicius, Santi Supplicii, St Suplice (c’était inévitable !), St Supplice, St Sulplice, etc.

C’est seulement à partir de 1317, et de la bulle « Salvator Noster » du Pape Jean XXII (celle qui créa les diocèses de Luçon et Maillezais) qu’il est rattaché au nom d’une paroisse voisine, il devient « St Sulpice d’Antigny » puis « St-Sulpice-lez-Vouvent » et « St Sulpice-sous-Vouvant » entre 1685 et 1693 (sous Louis XIV) ainsi qu’il figure sur une carte de l’époque, œuvre de l’astronome Cassini. 

chateau

Entre temps, le domaine originel a pris de la consistance, avec la constitution, autour du noyau de la « Court Barabine », de plusieurs seigneuries, toutes dépendantes de la baronnie de Vouvant, le Pally, Le Puy-Viault, La Chouatière, La Chervinière et les deux Mothes : La Mothe-Boilève et la Mothe-Chevallier, de part et d’autres du ruisseau de l’Arquignon. Les deux Mothes n’en feront qu’une à partir de 1528 : la Mothe-St-Sulpice, mais c’est sur le site de la Mothe-Chevallier que va s’édifier, au XIVème siècle, le Château que l’on peut voir encore de nos jours, une grande partie reconstruite à la suite de l’incendie qui le ravagea sous la Révolution. Rebâti dans le style « Renaissance » au cœur d’un parc verdoyant, le château conserve de nobles vestiges de son passé, notamment le monumental porche d’entrée, le portail de l’ouest (où figure un blason de 1696) et un cadran solaire daté de 1761, la fuie et à l’intérieur du parc, un if, paraît-il âgé de mille ans…

 

L'église de Saint-Sulpice-en-Pareds

 

C’est aussi au XIVème et IVème siècle que l’on fait remonter la construction de l’église, impressionnante par ses dimensions (31m de long, 12m de haut, 33m à la pointe du clocher). De style néo-gothique, elle a subi également de nombreux remaniements, notamment aux XIXème et XXème siècles (la chair, l’autel, les stalles, les cloches et les vitraux). 

 

Les guerres de religion et le Capitaine Puyravault

 

L’affrontement fratricide entre catholiques et protestants qui déchira le Royaume de France pendant le second moitié du XVIème siècle, a laissé sa part de traces dévastatrices à St-Sulpice. L’église fut incendiée et, en partie, détruite par les troupes protestantes. 

A cette sombre période reste attaché le nom de Christophe Claveau, dit le « Capitaine Puyviault » né à St Sulpice vers 1536 qui fût le compagnon d’armes des principaux chefs huguenots de l’époque ; Condé, Le Noue, D’Andelot, Marsillac, Soubise et Coligny. 

Son épopée, aussi fulgurante que brève, le conduisit à la conquête des places fortes de Fontenay, Niort, La Rochelle, Marans, avant sa fin tragique, dans la nuit du 23 au 24 août 1572 à Paris, lors du sinistre massacre de la Saint-Barthélémy, ordonné par le Roi Charles IX et sa mère, Catherine de Médicis.

Au cours du XVIIème siècle qui suivit, St Sulpice-sous-Vouvant, se transforma (1698) assez joliment, en « Saint-Sulpice-d’Abeille » défiguré d’ailleurs, en 1702, en St-Sulpice-d’Abieille avant que la Convention, en rupture avec tous les saint du Paradis, ne nous rebaptise en 1793 et l’espace de quelques années du nom de « La Fertile » ou « Fertilité » sans doute en raison de la réputation, surfaite ou non, de nos fortes terres de bocage. 

église
ligne chemin de de fer

 

De la Révolution à nos jours

 

De l’époque révolutionnaire, (les archives ayant pour la plupart disparu) on retiendra le 28 janvier 1794, l’incendie du château de la Mothe et le massacre par les colonnes du général Dufour, de 18 civils, appartenant vraisemblablement au personnel domestique du château, ainsi que l’assassinat du notaire Charles Nicolas Bloizot. L’église, par contre, fût semble-t-il, épargnée. Et c’est une fois la paix revenue par ordonnance de Charles X, en 1826, que notre commune se voit finalement attribuer le nom qu’elle porte aujourd’hui, Saint-Sulpice-en-Pareds et ce, bien qu’elle n’ait jamais dépendu de l’ancien archiprêtré de Pareds, actuel lieu-dit de la commune de la Jaudonnière. 

 

 

La période contemporaine (XIXème et XXème siècles), moins tourmentée que les précédentes, sera marquée par l’apparition, sur notre sol, de hameaux et métairies nouvelles, entraînant un développement considérable de notre démographique jusqu’à la fin des années 1800 (796 habitants en 1893).

 

Avec l’hécatombe de la Grande Guerre (1914-1918), 41 soldats morts au Champs d’Honneur, s’amorce le déclin de la population, déjà perceptible toutefois en 1913 (742 habitants). Le déclin se poursuit progressivement jusqu’au recensement de 1999 où l’on enregistre en légère remontée (381 habitants contre 378 en 1990). 

 

Au début du XXème siècle, un autre personnage va aussi faire parler de St Sulpice, l’écrivain Alphonse de Châteaubriant, né à Rennes en 1877, petit-fils de Gaspard de Châteaubriand, propriétaire de la Mothe et Maire de la commune de 1826 à 1830. C’est au château de la Mothe, où il passa une partie de sa jeunesse, qu’il aurait composé plusieurs de ses ouvrages dont « La Brieré » et le plus connu, « Monsieur des Lourdines ». 

 

Le XXème siècle, à Saint-Sulpice comme ailleurs, restera celui de la mécanisation et des progrès techniques en tous genres. Il sera aussi marquée par la disparition de la plupart des commerces, et des petits artisans, la profonde mutation de l’agriculture avec notamment le remembrement (1972-1973), la vie sous l’occupation allemande et l’accueil des réfugiés venus des Ardennes entre 1940 et 1944, la construction de la ligne de chemin de fer Fontenay-Chantonnay qui n’aura vécu que 50 ans (1900 à 1950 environ), celle d’une nouvelle école (à La Mothe en 1938) et enfin d’une nouvelle mairie, inaugurée le 8 avril de l’an 2000. 

Peinture Paul Maudonnet

Crédit photos

  • Archives départementales de la Vendée
  • Peinture de Paul Maudonnet issu du livre : Paul Maudonnet, Au pays de la Châtaigneraie, éditions district du pays de la Châtaigneraie (ouvrage constitué de reproductions d’aquarelles).